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Actualité, posté le dimanche 01 novembre 2020

La restauration collective

La restauration collective en difficulté


Télétravail, confinement... La restauration collective paye l'additionSodexo annonce plus de 2000 suppressions de postes après qu'Elior a fait de même. La pandémie frappe de plein fouet la restauration collective. numéro deux mondial de la restauration collective avec 470 000 employés, met sa branche française (42 000 emplois), au régime maigre. Le groupe tricolore, coté mais contrôlé par la famille fondatrice Bellon, va supprimer 2 080 postes dans la restauration collective, 100 au siège et 184 dans sa filiale « traiteur Â» Lenôtre.La direction promet de  limiter l'impact social  en favorisant les transferts au sein de certaines de ses activités, 600 postes sont à pourvoir (nettoyage, médico-social, pénitentiaire, etc.)Nabil Azzouz, secrétaire fédéral FO, premier syndicat chez Sodexo,  espère pouvoir descendre en dessous des 1 000 suppressions de postes . Selon Olivier Guivarch, responsable de la branche services de la CFDT, dans ce groupe  où le dialogue social existe, on peut bâtir des contre-propositions en matière de reconversions, de nouvelles activités. Mais cela demande du temps .Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires mondial de Sodexo a baissé de 7,9 % à 15,6 milliards d'euros. Début octobre, c'est un autre géant de la restauration collective dans l'Hexagone,  Elior, qui décidait la suppression de 1 888 de ses 24 500 postes en France.Le Britannique  Compass, le troisième poids lourd en France, notamment via Eurest, n'a rien annoncé de plus que, fin 2019, quelques centaines de suppressions de postes en France, où il emploie 15 000 salariés. Mais son chiffre d'affaires est, lui aussi, en chute.

Les plans sociaux et les « invisibles Â»

Comme les restaurants de ville, les mesures liées au Covid frappent la restauration collective. Fort de 110 000 salariés dans les cantines scolaires, les hôpitaux, les Ehpad, les entreprises ou les prisons, ce secteur pèse 6 milliards de chiffre d'affaires, ainsi qu'un débouché majeur pour toute l'industrie agroalimentaire.Esther Kalonji, déléguée générale du Syndicat national de la restauration collective (SNRC), estime que  l'activité des restaurants d'entreprises est à 50 % de son niveau normal. Cela a été bien pire avant. Depuis septembre, l'optimisme revenait. Un reconfinement provoquerait une nouvelle chute . Le SNRC plaide pour la prolongation de la prise en charge du chômage partiel et des exonérations de cotisations,  même si cela ne remplace pas le chiffre d'affaires car, dans notre secteur, la marge est faible et ne s'obtient que sur les volumes .Si les acteurs ont multiplié les innovations (mini-cantines sans cuisine sur place, livraison au bureau ou à domicile, plats à emporter, etc.), ils s'attendent à ce que     le télétravail s'installe et ampute durablement leur activité principale .Olivier Guivarch (CFDT) s'inquiète pour sa part  des licenciements qui se multiplient non seulement dans la restauration, mais aussi dans la propreté, le commerce et dans toutes ces PME qui dominent dans les services. Là, il n'y a pas de plan de sauvegarde. C'est invisible, mais ça va très vite .