Compass licencie en belgique
Un quart des effectifs – soit 550 emplois – sur la sellette chez Compass Group Belgilux
Au lendemain de l'annonce de la date de réouverture des restaurants de proximité, Compass Group Belgilux, un des leaders des repas préparés pour restaurants d'entreprises, écoles, secteurs médical et événementiel, annonce ce jeudi une coupe sèche dans ses effectifs. La procédure Loi Renault est enclenchée.
25%. En raison de la crise, les activités chez Compass Group Belgilux ont chuté à 25% de leur niveau habituel. Le quart de ses effectifs, soit 550 emplois, sacrifié chez Compass Group Belgilux. C'est l'équation qui conditionne l'intention de la direction, transmise au personnel lors d'un conseil d'entreprise extraordinaire.
Encore un… L'entreprise belge, née du rachat d'Eurest International, dont la holding britannique est pilotée depuis Amsterdam, emploie chez nous environ 2.000 personnes qui préparent plus de 180.000 repas par jour. Du moins préparaient.
Les raisons avancées sont évidentes: les secteurs ciblés par l'entreprise de catering – hormis le médical – sont à l'arrêt dans la plupart des cas. 'Les activités ont déjà chuté à 25% et l'épidémie actuelle aura un impact durable sur nos activités. Il ressort d'enquêtes et d'analyses que la reprise sera très progressive vu les incertitudes transmises par nos clients (entreprises, hôpitaux, etc.) et la pression sur leurs coûts. Les activités ne reprendront que très lentement et nous ne pourrons au mieux réaliser 75% du chiffre d'affaires de l'année de référence 2019… qu'à l'automne 2021', motive Bart Matthijs, l'administrateur délégué de Compass Group Belgilux.
Selon lui, les mesures de chômage temporaire et économique, si elles atténuent la pression de la conjoncture sur la masse salariale, ne suffisent pas à amortir les coûts fixes, devenus trop importants par rapport aux revenus qui fondent. En 2019, ceux-ci culminaient à 162 millions d'euros (chiffre d'affaires, 09/2019), pour dégager un coquet bénéfice de 32,5 millions.
Pour cadrer le plan de restructuration, la procédure Loi Renault est enclenchée. 'Les consultations avec les partenaires sociaux vont débuter. Le chômage temporaire sera aussi de mise pour aligner l'effectif sur l'activité attendue pour l'année à venir', ajoute le patron.
Multinationale au balcon Du côté des organisations syndicales, on a planifié une première réunion en front commun mardi prochain. 'Il y a 550 familles sous le choc, pour lesquelles nous devons réagir dans l'ordre. Nous jugeons lamentable que la décision communiquée aujourd'hui à Anvers soit prise à la hâte, sans avoir mis à plat les perspectives à moyen terme, en tenant compte des mesures de soutien prolongées par le gouvernement fédéral', réagit Patrick Vanderhaeghe, permanent CSC au sein de l'entreprise.
Celui-ci dit regretter 'qu'une fois encore une grande multinationale profite de la crise actuelle pour faire passer sans concertation un plan de restructuration aussi violent'.